Bulletin de veille – Avril 2020
Les faits marquants
- L’épidémie du Covid-19 ébranle aussi le monde de l’édition scientifique.
Covid-19, loi d’urgence. La loi du 23 mars 2020, qui organise le confinement de la population, instaure aussi un principe d’ouverture immédiate des résultats de la recherche sur le virus. “Les données scientifiques disponibles sur la situation sanitaire qui ont motivé la décision sont rendues publiques.” (article 2) LOI n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19
Politique des éditeurs pendant le Covid-19. ACS a opté pour une politique d’ouverture élargie, rendant publics tous les articles sur le covid 19, ainsi que les données sous-jacentes. RSC recense les articles en question dans une collection dédiée et a créé une rubrique Coronavirus sur son site. L’ensemble des choix éditoriaux sont recensés sur le site de Couperin et sur celui de l’Association of Scientific, Technical and Medical Publishers.
- Agenda de l’ERC : des décisions et une démission
L’IRCELyon lauréat d’une bourse. Le projet de Barbara Nozière, chercheuse CNRS à l’Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement, a été retenu par l’ERC parmi les 185 projets financés. Ses travaux en chimie atmosphérique visent à améliorer l’observation des radicaux organiques gazeux .
L’ERC change de président. Mauro Ferrari a annoncé, le 7 avril, sa démission de la direction de l’ERC, qu’il assurait depuis le 1er janvier 2020. Cette décision découle d’un désaccord sur l’usage des fonds de l’ERC, qu’il souhaitait réorienter massivement en direction des travaux sur le Covid-19, selon les termes de son communiqué.
Ouverture des données de recherche
ACS veut améliorer le partage des données de RMN. Depuis février 2020, ACS a mis en place une plateforme visant à faciliter le dépôt de données de RMN selon les principes FAIR. A ce stade, seules deux revues en chimie organique, Journal of Organic Chemistry et Organic letters, participent à ce projet pilote en invitant les auteurs à recourir à ce service pour déposer leurs fichiers FID. Un article explique l’enjeu.
Vos données sont-elles FAIR ? Plusieurs disciplines sont passées à la loupe dans un rapport européen sur la pratique de données FAIR. La physique en fait notamment partie. Les efforts communs de standardisation pour améliorer l’interopérabilité des formats en astrophysique sont évoqués, en particulier pour les données issues des observatoires virtuels. Le but est ensuite d’arriver à intégrer ces données au Cloud Européen EOSC. Les commentaires sont ouverts jusqu’au 17 avril, en ouvrant le document à partir de ce lien.
Le Canada se dote d’une feuille de route. Après la France en novembre 2019, via la feuille de route du CNRS, c’est au tour du Canada de se doter d’un plan pour la science ouverte, portant sur les publications comme sur les données. Les ministères et organismes fédéraux sont invités à “élaborer des stratégies et des outils pour mettre en oeuvre les principes de données FAIR afin d’assurer l’interopérabilité des données scientifiques et de recherche et des normes de métadonnées d’ici janvier 2023, avec un plan par étapes pour une mise en oeuvre complète d’ici janvier 2025”.
Edition scientifique : zoom sur vos disciplines
Etat de l’ouverture des publications en géochimie. Sur 56 revues examinées dans une étude pilotée par Olivier Pourret, chercheur en géosciences, 50 pratiquent l’open access via le modèle payant du gold, qui tend à favoriser le versement de frais de publication par les auteurs (APC). La revue Earth and Space Chemistry or Elements, détenue par ACS, applique un tarif de 4000 euros, soit le prix le plus élevé parmi les revues étudiées. Retrouvez l’article complet dans HAL.
Le Centre Mersenne annonce la mise à disposition en libre accès de deux revues en chimie et en physique. A partir de cette année, les Comptes-rendus Physique (8 numéros par an) et Chimie sont disponibles en accès ouvert, sans frais pour les auteurs, répondant ainsi au modèle diamant de l’open access.
Peer-reviewing : tentative d’opération transparence. Une plateforme intéressante vient d’émerger, à l’initiative de chercheurs néerlandais, avec la mise en place du site responsiblejournals.org. En un clin d’oeil, vous pouvez vérifier les politiques de peer-reviewing des revues qui ont accepté de partager leurs pratiques. C’est le cas de RSC Advances et de Physical Review Letters, par exemple. A ce sujet, la revue RSC Chemical Biology fait office de pionnière au sein du groupe en acceptant désormais de rendre publics les commentaires des correcteurs.
Cadre juridique
Mise en oeuvre de Reach. Avec 21 500 substances recensées, Reach est devenue la plus grande base de données chimiques au monde, censée délivrer une information précise sur les risques causés sur l’environnement ou la santé. Ce passage en revue détermine l’adoption de mesures visant à restreindre certains produits ou à leur trouver un substitut. Problème, beaucoup de données sont manquantes dans les dossiers soumis à l’agence européenne chargée de contrôler les industriels. Un article publié sur le site de RSC.
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